Une perspective unique à la thérapie psycho-corporelle est que les résistances et blocages ne se trouvent pas que dans l’esprit, mais aussi dans le corps ; c’est à cela que réfère, spécifiquement, le concept de « cuirasse musculaire » de Reich. Les contractions musculaires chroniques contiennent l’histoire du patient. Les manipulations et exercices tissulaires ont pour but de relâcher ces contractions et de libérer les émotions, souvenirs et mouvements expressifs bloqués. Toutefois, il est impossible de contracter un muscle et de le maintenir contracté ne serait-ce que 15 minutes. Les nerfs se désensibilisent et le muscle se relâche. Comment la contraction peut-elle alors se maintenir ? de plus, si l’état de notre musculature représente notre « histoire congelée », alors l’injection de myorelaxants devrait non seulement détendre le muscle, mais aussi libérer tout matériel historique réprimé retenu dans ce tissu musculaire. Mais cela ne se produit pas. Pourtant, nous savons bien que lors d’un massage, d’une séance de Rolfing ou d’autres techniques de manipulation physique il est possible que des émotions, des souvenirs ou des mouvements spontanés émergent. Cela est dû à la structure et au fonctionnement de l’autre aspect moins connu du système myofascial : le tissu conjonctif. La réponse à ces deux questions – pourquoi la contraction demeure-t-elle, et pourquoi le toucher relâche-t-il cette contraction ? – relève du tissu conjonctif. Dans cet article je vais préciser son rôle dans la cuirasse caractérielle.